Irlande : péninsules du sud-ouest (étapes 48 à 51)

Nous profitons de notre journée de repos ce mardi pour rédiger un 1er article relatant nos péripéties dans la belle île d'Irlande. Depuis notre arrivée, nous connaissons un temps estival qui se révèle bien agréable et incite plus au farniente...

Voici donc un article qui relate nos impressions au jour le jour (grosso modo le post publié chaque jour sur ma page facebook) et quelques impressions générales. Qu'on le sache d'emblée : nous sommes sous le charme et ce n'est pas seulement à cause du beau temps ; nous ressentons ici un art de vivre, des manières et une véritable culture locale qui nous plaisent vraiment.

1) 4 étapes dans un décor grandiose

Vendredi 2 juin : péninsule de Beara (83 km)
Les mots nous manquent pour refléter notre expérience. Alors, c’est en couleurs qu’elle peut le mieux s’exprimer :
- bleu du ciel et de la mer ;
- vert des paysages : prairies et collines
- rose comme ces massifs partout en fleurs des rhododendrons, de véritables arbres ici.
En tout cas, un enchantement du cœur…
Tout n’est pas « rose » pourtant, les épines sont les côtes (passage à 17% et un col de 5km). Mais ce panorama se mérite !

Samedi 3 juin : parc de Killarney (59 km)

Temps estival et beaucoup de monde en ce WE prolongé pour les irlandais (lundi est férié).
Une sortie de 60km dans le parc national de Killarney, qui est vraiment splendide : lacs, verdure, forêts et dans un environnement de moyenne montagne.
Nous avons parcouru le Gap of Duncoe, une vallée majestueuse sur une route sinueuse et escarpée (maxi 14%) où nous avons pique-niqué.

Le dépaysement est total, nous avons chaud et pris des coups de soleil, eh oui en Irlande !
Ce soir, halte sur un camping pour recharger les batteries (au sens propre…).

Dimanche 4 juin : péninsule d'Iveragh (81 km)

Troisième journée de tandem sur les routes des « péninsules » du sud-ouest de l’Irlande.
Nous sommes toujours sous le charme de ces paysages vallonnés et sous un soleil éclatant (23/24 degrés), qui me font penser à certains endroits du Jura.
Nous avons franchi un col dont la partie finale est évaluée à 10,6% mais quelle vue là-haut.
Deux choses furent difficiles à trouver : le coin idéal pour le pique-nique (bof !) et le camping pour ce soir, pourtant au nombre de 3… tous complets 😊 Nous nous sommes rabattus sur une aire de camping-cars à la bonne « franquette » : chacun effectue son règlement (10 €) dans une enveloppe en indiquant son immatriculation. C’est ce qu’on appelle la confiance 😊

Lundi 5 juin : péninsule de Dingle (76 km)

Que dire de plus que les jours précédents ? En tout cas rien de moins, si ce n’est la circulation intense qui nécessite de rester vigilants en permanence.
Aujourd’hui donc, circuit de 76 km autour de la péninsule de Dingle, la plus méridionale et la plus touristique aussi d’Irlande, mais qui le mérite bien. Par deux fois, nous avons franchi des cols, dont le Connor Pass : plus haut col routier du pays à 410 mètres, la vue est époustouflante au sommet et récompense des efforts fournis. Heureusement, nous avions pique-niqué juste avant de grimper, dans le magnifique port de Dingle.
Ce soir, nous avons trouvé un camping correct en bord de mer pour notre journée de repos demain mardi.
Repos bien mérité après 4 étapes tandem magnifiques mais exigeantes pour les jambes et un total de 300 km.
À noter que Toona ne cesse de se faire des admirateurs : les irlandais sont fous de chiens et aussi très communicatifs, même si leur anglais est difficilement fluide à comprendre (même pour Jocelyne !)

2) Premières impressions irlandaises.

Presque une semaine que nous avons posé le pied sur l'île d'Emeraude et, il faut bien le reconnaître, nous nous sommes parfaitement adaptés...

La conduite à gauche, que ce soit en voiture ou en tandem, nous semble si naturelle que je me demande si elle ne serait pas plus propice au gaucher contrarié qu'est Joël...

Souvent on se pose la question : où sommes-nous ? car la double surprise est bien là. Non seulement il fait un temps estival, assez inhabituel ici (ni pluie, ni vent), mais du fait du soleil éclatant, les paysages très vallonnées du sud de l'île nous font penser à la Corse (car la mer est toujours à portée de vue).Ces paysages grandioses, variés et aux mille couleurs nous enchantent en permanence.

Et les irlandais ? Première chose ils savent bien vivre : en ce week-end prolongé ici et avec le beau temps ils ont envahi la côte (leur côte d'Azur à eux). Mais, même si la circulation peut être assez intense, pour autant nous n'avons jamais été en danger sur la route. Les irlandais sont cools, polis : ils nous amusent avec ce signe très spontané ici de saluer de la main, voire d'un doigt mais n'y voyez pas impolitesse de leur part, ils s'agit du majeur et le sourire ne prête pas à confusion.

Autre constat : les irlandais sont fous de chiens. Bien plus que notre engin, qui pourtant ne passe pas inaperçu, c'est notre Toona qui fait l'admiration des gens que nous cotoyons.Elle a déjà fait l'objet de nombreuses photos d'admirateurs inconditionnels et bien souvent la conversation s'engage à sa vue.

Nous remarquons combien les maisons souvent très vastes, les terrains et de façon générale l'environnement sont très propres, bien tenus. On est loin de la verte Erin, car on constate dejà des prémices de sécheresse : l'herbe un peu partout jaunie. Il faut dire qu'au cours des derniers siècles, la nécessité a obligé les irlandais à beaucoup déboisé. Résultat : malgré les efforts de ces dernières décennies, moins de 10% du sol est boisé (contre 23% en France). Ce phénomène ne facilite pas les retenues d'eau.

Cet après-midi nous commençons notre remontée vers le nord de l'île : le plateau du Bureau et ses magnifiques falaises de Cliffs of Moher (où nous serons demain), avant d'enchainer avec 3 journées dans le Connemara.