Journée de repos à Santiago ce vendredi. Après une bonne nuit de sommeil, nous étions en forme surtout après un petit déjeuner copieux à l’hôtel.
Un peu de lessive et c’est reparti. À la recherche tout d’abord d’un réparateur de vélos. Nous avons cassé un 2eme rayon hier, donc ça s’imposait.
Nous en profitons aussi pour changer les plaquettes de freins ; le gars nous a dit qu’elles pouvaient encore servir, mais nous préférons anticiper. Nous passons une heure mais au moins nous sommes rassurés.
Nous retournons dans le centre historique de la ville et pénétrons dans la somptueuse cathédrale de Santiago pour assister à la messe solennelle de 12h, qui se termine par le botafumeiro (voir vidéo https://youtu.be/S_s2Rf0Z0eE ). Impressionnant.
Jour de repos rime avec resto ! Pour 12€ chacun, un menu complet avec boisson tout près de la maison des Pèlerins qui grouille de monde et d’animation.
Nous adressons une carte postale à une classe du Pas-de-Calais qui souhaite recueillir des envois d’un maximum de pays (merci à Françoise de nous avoir soumis l’idée).
Nous remarquons aussi - comme partout ailleurs en Espagne - des vendeurs de billets de loterie.
Il est 16h30 quand nous retrouvons l’hôtel, pour un peu de détente avant de reprendre la route demain.
Etape 40 : Santiago - Redondela (87 km)
Nous sommes d'attaque pour reprendre la route ce matin, après un bon petit déjeuner servi avec amabilité par l'hôtelier de service.
De la fraîcheur ce matin (12°) ce qui impose de nous couvrir un peu
Nous quittons la belle ville de Santiago et nous engageons sur une belle petite route qui grimpe à 340 mètres. D'ailleurs, globalement, cette étape paraissait plutôt facile sur le papier et, en définitif, elle nous a réservé bien des surprises.
Petit arrêt à Pontevea avec son magnifique pont médiéval que nous prenons en photos sous toutes les coutures. Il est situé sur le camino Portuguèse
à 15 km de Saint-Jacques.
Une grande famille de randonneurs passe et Jocelyne doit donner toutes les explications à ces gens curieux.
Nous longeons d'innombrables vignes qui ont la curiosité d'être installées sur des treilles. Ce sont de petits vignobles familiaux, mais certains doivent être des producteurs professionnels où les vendanges ont commencé. Sans doute, ce vignoble fait-il partie des vins de Galice, qui ont bonne réputation.
Tout se passe bien, nous avons déjà parcouru 40 km et il n'est que 11 heures, lorsque le GPS nous indique de prendre une petite route à gauche. Joël est très réticent pour la prendre, mais - un peu plus loin - pour le passage d'un pont - les vélos sont interdits de passage. Donc, retour à cette fameuse route. Tout semble bien commencer : une grosse descente de 19% (heureusement que les plaquettes ont été changées hier) puis, au bout d'un kilomètre, après le magnifique passage d'un barrage, nous arrivons dans un sentier très délicat, avant - bouquet final - de retrouver la route principale par une mega-côte (16%) qui se termine à pied... une première fois, puis une seconde fois, deux cent mètres plus loin.
Nous avons envie d'immortaliser ce passage mémorable en mettant en place le drone. Nous réussissons des prises de vues correctes, mais Joël désactive le contrôleur et le téléphone, avant d'avoir fait atterrir le drone. Bien mal lui en a pris, car voici le drone qui s'emballe tout seul et se dirige de lui-même avant que Joël qui lui court après, ne comprenne son erreur et réussisse à le faire atterrir sans dégat. Ouf ! Jocelyne avait bien du mal à se contenir de rire vu le comique de la situation.
Dernière péripétie : voici qu'un homme surgit d'on ne sait où, un baton à la main et l'air mauvais. Même sans parler la même langue, on voit bien que nos "Buenos dias" et "Ola" souriants ne le dérident pas. Sans doute n'a-t-il pas apprécié notre drone en action ? Toujours est-il, pour ne pas risquer un incident diplomatique, nous quittons les lieux illico-presto...à 5 à l'heure !
Pour faire les 3 kilomètres de ce détour, nous avons mis près d'une heure. Et surtout, cela nous a un peu plombé le moral, car de tels efforts sont quand même assez violents (notamment pousser le tandem sur de telles pentes avec le chargement que nous avons).
Quelques courses et un arrêt pique-nique. Le panorama est joli, mais en bordure de la très passagère N-550 et sous un abribus dépotoir. C'est la première fois que nous circulons sur une route aussi passagère. Nous avalons notre casse-croûte et repartons sans - une nouvelle fois - profiter d'une sieste détendante...
Nous arrivons à Pontevedra. Dès l'entrée de la ville, nous ne sommes plus sur la trace GPS. Joël espère qu’il suffise de suivre la N-550. Jocelyne craint que l'on s'éloigne de la trace. Et dans la ville, près de la côte, la nationale devient inaccessible aux vélos, qui doivent emprunter une piste cyclable. Très belle et avec un joli point de vue, sauf qu'elle se termine en "cul de sac" et, pas d'autre solution, que de faire demi-tour.
Une autre route est trouvée mais qui passe par des endroits improbables avant de rejoindre enfin la N-550 qui nous emmène jusqu'à notre hébergement du soir, à l'hôtel Jumboli. Si nous avons un peu de mal à trouver, nous rions jaune en découvrant le panneau sur la porte "Fermé pour cause de décès" en espagnol et en anglais. Heureusement, un homme sort et nous demande si nous avons réservé. Comme c'est le cas, il assure le service bien que sa maman soit décédée.
Nous sommes installés dans un logement un peu plus loin qui donne sur l'anse de San Simon, tout près aussi de la ria de Vigo, où nous passerons demain. Nous ne sommes pas mécontents de nous poser ce soir vers 16h30, après avoir connu bien des émotions et aussi eu un peu chaud cet après-midi (28°).
Etape 41 : Redondela - Vila Praia de Ancora (90 km)
Rassuré tous les deux ce matin, car depuis hier soir, Jocelyne avait une douleur lancinante dans la poitrine dont elle n'identifiait pas vraiment la raison. Or, sans doute est-ce lié aux efforts pour pousser et maintenir le tandem qui ont tiré sur les côtes. Des anti-inflammatoires, une bonne nuit et c’est reparti…
Après un petit déjeuner servi au bar par le courageux aubergiste, nous prenons la route dès le lever du jour vers 8h20.
Direction Vigo que nous atteignons au bout d'une heure. Nous avons ciblé deux visites :
- le long du front de mer la statue édifiée en l'honneur de Jules Verne, en raison de l'évocation dans son roman "Vingt mille lieues sous les mers" de la ria de Vigo ;
- sur les hauteurs de la ville, du castillo do Castro qui demande un certain effort (ça grimpe !) mais quel panorama une fois parvenus sur le site. D'autant plus, que nous arrivons juste avant la venue des autobus de touristes...
Nous rencontrons ici deux couples de français venant de Béziers et Narbonne.
C'est beaucoup plus compliqué de ressortir de la ville. Comme souvent, c'est assez tortueux avec les sens uniques et les routes non autorisées aux vélos. Au bout de 3 kilomètres, nous revenons à notre point de départ Et ce n'est pas aisé de retrouver la trace de notre GPS. Enfin, au bout d'une demi-heure, nous abordons la sortie de la ville qui se fait par une longue montée d'environ 5 km. Aujourd'hui, ce n'est pas ça le plus dur. Ce sont les descentes que nous appréhendons car, depuis hier, les disques de freins "couinent" de façon inquiétante et nous nous faisons repérer par les passants...
Au bout d'un moment, cela devient si sérieux que nous regardons sur internet ce qui est recommandé dans ce genre de situation. Apparemment, c'est assez fréquent et souvent lié à un mauvais alignement : l'étrier n'est pas à sa place et frotte contre le disque. Solution : déserrer la vis qui maintient l'étrier. C'est ce que nous faisons délicatement, car jusqu'où pouvons-nous aller sans risque ? La réponse nous sera donnée dans la dernière descente de la journée (3 km avec des passages à 10%), ça "couine" encore un peu, mais bien moins que le matin.
Durant ce moment de stress, l'heure du pique-nique est arrivée, mais - préoccupés par notre problème - nous nous contentons des restes de notre sacoche sur un stationnement prévu pour se ravitailler en eau (d'ailleurs nous ne voyons pas la fontaine...)
Encore une quinzaine de kilomètres et nous arrivons au pont sur le rio Mino ou Minho, selon que vous êtes d'un côté ou l'autre de la frontière espagno-portugaise. Nous disons adieu à l'Espagne où nous étions depuis 15 jours et sommes impatients de découvrir le Portugal.
Que dire, sinon que c'est magique ?
Pour commencer, une piste cyclable nous fait longer le rio Minho et nous permet de goûter au calme, au charme et à la beauté de ce paysage en ce dimanche ensoleillé.
C'est aussi une véritable peinture sociale qui nous est offerte avec la vue de ces familles pique-niquant dans les parcs présents tout au long de cette piste d'environ 10 km, tandis que d'autres voguent sur le large fleuve en toute insouciance.
D'emblée, nous sommes sous le charme, et grisés par ce que ce que nous découvrons dès ces premiers moments dans notre 7ème pays européen...
Le charme se poursuit lors de notre arrêt dans un café, car il fait chaud (près de 30°), mais comment faire pour demander une bière en portugais ? Joël pense avoir trouvé la solution : utiliser le traducteur en écrivant "bière blonde". Le jeune patron du bar lui dit presque sans accent : "Vous êtes français ?". S'il est soulagé, ce n'est pas ainsi qu'il va progresser en portugais... En repartant, après appréciés la bière fraîche et une bonne glace, nous lui disons quand même "Obrigada" (Merci).
Plus que 10 km et nous voici à notre halte du soir dans la ville côtière de Vila Praia de Ancora. Manque de lucidité encore - à cause des fichus sens uniques - et tout un détour avant de trouver le petit hôtel situé à 50 mètres de la plage.
C’est seulement en fin d’après-midi que nous découvrons un décalage horaire d’une heure…
Cela ne nous empêche pas de sortir marcher le long du front de mer, puis de trouver un snack où manger et boire. Nous pouvons assister au coucher de soleil sur la mer.