Etape 42 : Vila Praia - Labruge (87 km)
Petite nuit à l'hôtel Abrigo, en cause la literie qui fait grincer le lit à chaque mouvement.
Quittons cette jolie ville côtière après avoir pris un café et de bons toasts beurrés pour 4,40 € !
Il fait bon au départ (20°) et la journée s'annonce belle. Et surtout marquée par de multiples rencontres. Dès le petit déjeuner, un homme nous demande l'autorisation de photographier le tandem. Il nous raconte, en anglais, qu'il a été à Santiago récemment et que la route était très dure entre Pontevedra et Santiago (ce que nous avons aussi expérimenté (cf étape 42).
Avant de multiplier les rencontres, nous passons par Viano do Castelo, une très jolie ville, plaisante et agréable à sillonner. Ce qui est plus dur, c'est de retrouver notre route qui passe obligatoirement par un pont (il faut franchir un bras de mer).
Un panneau nous indique "Supermercado" à 1 km. C'est pile-poil la distance. En fait, c'est une petite supérette. A peine avons-nous posé notre tandem qu'une dame nous accoste et nous donne 4 belles grappes de raisin.
Ce geste nous touche et nous mangerons ce raisin "du coeur" avec émotion le midi... En ressortant du magasin, autre rencontre. Lorena veut communiquer avec nous. Même si c'est un peu compliqué à cause du barrage de la langue, elle nous explique qu'elle parle allemand car elle a été soignée en Allemagne pour un cancer durant 5 ans. Jocelyne lui explique qu'elle a connu cette situation lorsqu'elle avait 20 ans.
Puis Lorena évoque son père décédé en France à Compiègne. Son mari, s'intéresse à la machine et demande des explications techniques à Joël.
Toutes ces rencontres nous nourrissent et stimulent notre ardeur pour rouler.
Moment insolite avec la rencontre de cet arbre recouvert de masques : est-ce une crainte d'attraper le covid ou un distributeur improvisé pour les voyageurs imprévoyants. Taper 1 pour l'hypothèse 1 et 2 pour la seconde....
Ce midi, halte pique-nique 5 étoiles près de la mer et dans un parc ornithologique bien protégé. Jocelyne, plutôt que de manger, est fascinée par le pigeon-voyageur qui se repose (d'un long voyage car il est doublement bagué). A 1 mètre de nous, il ne bouge pas mais ne semble pas éprouver de crainte vis-à-vis de nous deux.
Un autre cyclo arrive, il s'agit de Daniel, un cyclo-randonneur alsacien qui est parti de chez lui en juin et a sillonné l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la France, l'Espagne et à présent le Portugal, soit environ 6000 km ! Il est cool et courageux car roule avec l'énergie de ses jambes et un matériel de campeur... Pas impossible que nous le revoyons plus tard.
Des marcheurs et des cyclos-randonneurs nous en voyons beaucoup toute la journée, car nous sommes sur une variante du camino portuguese. Un hongrois nous arrête même pour papoter et nous recommander de suivre la côte lorsque nous lui disons que nous allons jusqu'à Lisbonne. Lui aussi est parti pour un tour d'Europe non-stop !
Nous abordons les premiers faubourgs de Porto et traversons une grosse agglomération. Comme il faut chaud, installés dans un parc ombragé, une boisson fraîche et une glace nous font le plus grand bien.
Petite ombre au tableau : nous empruntons une route pavée. Nous nous disons qu'il s'agit là d'un passage momentané. Que nenni ! Jusqu'à notre arrivée, soit durant 10 km, nous roulerons sur ce revêtement qui exige grande attention et secoue le cocotier, comme on dit. Par ailleurs, l'adresse de gite du soir n'est pas bien référencée, et avec l'aide de Silvia, la propriétaire, nous retrouvons le bon chemin.
Silvia et Ben nous accueillent avec empressement et, cette fois, il est facile de communiquer, puisqu'ils sont français et franco-portugais et vivent ici depuis 4 ans avec les parents de Silvia et leurs enfants. Bel exemple de vie familiale. Des petites attentions : bière fraiche au frigo et tomates cerises du jardin viennent clore cette journée marquée par le bonheur des rencontres humaines.
Etape 43 : Labruge - Torreira (88 km)
Bonne nuit dans le petit appartement coquet de Labruge et nous nous préparons tranquillement pour un départ à 8h15, devant Santiago lui-même…
Un peu d'appréhension, car nous repartons avec les pavés (heureusement sur seulement 4 km ce matin) et sommes déjà dans la banlieue de Porto, seconde plus grande agglomération du Portugal avec plus d'un million d'habitants.
Sur notre route, un réparateur de vélos. Ni une, ni deux, nous nous arrêtons, car Joël préfère s'assurer que les freins soient bien en état. Un artisan à l'ancienne vient contrôler les disques et redonne juste un petit coup de graissage. Et c'est reparti !
Nous sommes attirés par les multiples maisons décorées soit de faïence, soit de céramique, cela donne de jolies tonalités. Et, encore plus sophistiquées certaines églises décorées de faïence représentant des scènes bibliques.
Beaucoup de circulation et aucune piste cyclable pour aborder le centre de Porto. Nous ne nous amusons pas sur le vélo. Néanmoins, nous arrivons dans le centre historique et attachons le tandem.
Petit tour à pied, le temps d'admmirer quelques beaux bâtiments comme la tour des Clerigos ou la librairie Lello, dont le décor intérieur est très réputé (mais la longue queue dissuade d'y accéder).
Nous apprécions aussi les terrasses aux toits végétalisés d'un immense bâtiment. Signe que l'on tente de s'adapter au changement climatique.
En repartant, nous trouvons un endroit donnant une belle vue d'ensemble sur la ville de Porto.
Avec en prime, un musicien jouant des airs connus retravaillé façon "fado".
Une belle descente sur une rue pavée nous attend, avant de longer la rive de la Douro jusqu'au point supposé de notre passage bâteau. Jocelyne se renseigne, or il n'y a plus de traversée à cet endroit. Il faut revenir sur nos pas (soit 3 kilomètres multipliés par 2), avant de trouver le passage qui emprunte le pont ferré construit par Eiffel et qui est en travaux. Piétons et cyclistes doivent donc emprunter une passerelle à pied, ce qui n'est guère aisé avec le tandem.
Nous arrivons enfin sur l'autre rive du Douro et, enfin, nous bénéficions d'une belle piste cyclable et ceci presque sans discontinuité jusqu'à notre arrivée à Torreira. Nous pouvons observer Porto de l'autre côté et sommes obligés de reconnaître qu'il s'agit vraiment d'une belle ville.
Après les rives de la Douro, nous rejoignons l'océan, que nous longeons lui aussi le plus souvent. C'est d'ailleurs, près d'une plage que nous faisons notre halte pique-nique du jour. Nous devenons bien difficile et déplorons que tous les bancs à l'ombre soient occupés...
Nous sommes un peu inquiets car nous n'avons pas encore parcouru beaucoup de kilomètres, avec les aléas liés à la traversée et surtout la sortie de Porto. Surtout que, comme les jours précédents, il fait chaud (28/30°) et rouler sous le soleil l'après-midi nous accable un peu.
Heureusement, les choses se passent plus simplement que prévu. Nous avalons les kilomètres et traversons une grande pinède bien aménagée par une piste cyclable. C'est tranquille et tout à coup bien silencieux.
Torreira n'est plus qu'à 12 kilomètres quand nous changeons de décor. Sur notre gauche se trouve un bras de mer avec des marécages et une faune d'oiseaux, que nous longeons pendant une bonne distance, avant d'atteindre Torreira, petite station nichée entre ce bras de mer et l'océan. L'hôtel que nous avons retenu se situe, de son côté, près de l'océan. Il est 16 heures, ce qui est inespéré.