Etapes 45 et 46 : Figueira-da-Foz - Casalinhos-de-Alfaiata

Etape 45 : Figueira-da-Foz - Nazaré (84 km)

Jocelyne a bien récupéré, c'est Joël qui a moins bien dormi. Souvent, c'est l'un ou l'autre, rarement les deux ensemble.
 

Petit déjeuner dans la cuisine de cette auberge de jeunesse, avant de repartir, aidés en cela par le sympathique hôtelier.

Premier défi : passer le grand pont qui surplombe le bras de mer. Heureusement, un accès plutôt prévu pour les piétons permet de passer sans difficulté ce pont de plus de 2 km.

Néanmoins, il faut continuer encore sur 20 km avec cette nationale très empruntée et qui conduit direct à Lisboa (ce qui n'est pas notre cas).

Notre ami l'hôtelier nous avait prévenus que le passage menant  directement à la piste cyclable était très mauvais, mais il est court alors nous le tentons quand même. Certes, ce n'est guère aisé sur 2 km, mais nous en avons vu d'autres...

Ensuite, nous roulons sur la piste cyclable, précisément l'Eurovélo 1 que nous avons déjà empruntée au Danemark et en Allemagne en juin, et dans les Landes au début du mois. En fait, elle relie le Cap Nord au sud du Portugal.

Nous traversons une lagune, qui est aussi une réserve ornithologique. Changement de paysage. Autre changement, mais hélas plus pénible : nous traversons de nombreuses pinèdes qui ont été ravagées par des incendies cet été.

En avançant sur notre route, nous nous rapprochons de l'océan, avec par moments de beaux points de vues, comme ce midi pour notre pique-nique face à la mer. Mais il est plutôt frugal (surtout du point de vue de Joël), car nous n'avons pu trouver de commerces d'alimentation malgré nos recherches et devons vivre sur nos réserves. Mais la vue que nous avons n'est-elle pas nourrissante ?

En repartant du pique-nique, nous ne sommes guère qu'à 20 km de Nazaré, notre halte du soir. Déjà, nous voyons les sublimes plages prisées par les surfeurs, car Nazaré à la réputation d'avoir les plus beaux "spots" d'Europe.

Une bonne grimpette (dont notre ami l'hôtelier nous avait prévenus) au moment du changement de batterie nous oblige à nous "employer" (maxi 13%) et donne le tempo des deux prochaines journées.

Dans Nazaré, où nous arrivons vers 14h30, nous avons un peu de mal à nous repérer et à trouver le centre de la ville haute. En nous guidant avec l'église, nous arrivons sur une grande place, très animée, avec d'une part un sanctuaire

 et d'autre part, un panorama à couper le souffle. Car la vieille ville surplombe d'environ 100 mètres la ville neuve (station balnéaire) et son front de mer, ainsi qu'au loin d'innombrables collines, dont certaines seront au menu de notre étape de demain.

Un peu de réconfort : un beignet traditionnel d'ici fourré à la crème patissière et  fruitée (nous avons opté pour l'ananas), ainsi qu'une bonne crème glacée. Ensuite, il nous faut reconstituer nos provisions pour le repas du soir, avant de trouver notre gite qui - contrairement à ce que nous croyons - se trouve être une chambre chez l'habitant. Avec deux bonnes surprises : nos hôtes s'expriment parfaitement en français et la chambre dispose d'un balcon avec, devinez quoi ? vue sur la mer...

Il s'agit là des bonnes surprises du voyage ! Alors, ce soir, c’est doigts de pieds en éventail…

Etape 46 : Nazaré - Casalinhos-de-Alfaiata (82 km)

Une fois n'est pas coutume, nous avons bien dormi tous les deux dans cette chambre spacieuse et si tranquille. Si bien que nous sommes prêts dès 8 heures pour reprendre la route.

Nous repassons par la magnifique place de la ville haute et son panorama saisissant sur la baie, puis nous descendons les 128 mètres de hauteur pour atteindre le rivage d'où nous avons une vue saisissante sur la falaise où se trouve juchée Nazaré, avec même un funiculaire pour relier les villes haute et basse.

D'emblée, nous avons compris que ce serait une journée unique et qu'en 46 étapes nous n'avions pas encore connue. En effet, c'est la première étape venteuse de notre périple. Des rafales à maxi 40 km/heure viennent nous bousculer surtout lorsque nous sommes exposés latéralement. Mais, notre chance dans cette histoire c'est que le vent nous est quasiment favorable puisqu'il est nord-nord-ouest et que nous dirigeons plutôt plein sud.

Nous pensions que ce serait une journée monotone, pas du tout. Nous savions déjà en partant que le parcours serait exigeant. Il l'a été et c'est là que nous constatons combien nous sommes en forme (malgré la fatigue) car, bien que franchissant plus de 10 montées de plus de 10% (maxi à 16), une seule fois nous avons posé pied à terre.
 

Mais là encore, nous avons trouvé une astuce extraordinaire - presque par hasard. Jocelyne reste sur le vélo, Joël tient le vélo à la main et quand Jocelyne donne un coup de pédale l'assistance électrique est enclenchée, ce qui permet au vélo d'avancer gentiment sans fatigue excessive pour les 3 protagonistes... Génial, non ?

Il est vrai qu'Openrunner (notre logiciel GPS) nous a gâté aujourd'hui dans l'arrière-pays du centre du Portugal : des routes, villages et paysages totalement improbables avec des vues étonnantes qui ont encore renforcé l'affection que nous éprouvons pour ce petit pays maritime depuis dimanche dernier que nous y sommes. A chaque fois, beaucoup de curiosité, d'admiration et de bonheur dans les yeux de ces femmes, hommes et enfants croisés tout au long de cette étape.

L'occasion aussi de découvrir l'activité prédominante dans cette région : l'agriculture. Avec d'innombrables pinèdes composées de pins classiques et d'eucalyptus, des vignes, et aussi quelques champs de capucines selon Joël, ce qui fait rire Jocelyne car feuilles et fleurs sont bien grosses et se révèlent être des ...courges ! (photo à l'appui)...

Plus près de l'arrivée, on relève aussi beaucoup de serres sans vraiment découvrir ce qu'elles contiennent.

A l'heure du pique-nique, nous avons l'impression d'être à Carnac, tant le paysage est jonché de grosses pierres. Et cela dure quelques kilomètres.

Arrêt pique-nique de qualité encore ce midi, dans un petit espace aménagé près des alignements (mais pas de Carnac !). Des toilettes sont mêmes proposées pour les hommes, les dames et une autre catégorie "M" qui reste à préciser.

Nouvelle émotion avec le drone. Joël découvre un beau point de vue pour montrer la nouvelle technique de montée des côtes décrite plus haut. Le temps des préparatifs - à cause du vent - le drone s'éloigne et Joël a toutes les peines du monde à le récupérer et le faire atterrir en douceur. Jocelyne lui fait remarquer que c'était risqué pour le drone.

A deux kilomètres de l'arrivée, arrêt dans un bar où - une fois encore - nous ne passons pas inaperçus. Un bon rafraîchissement, un petit gâteau et quelques provisions pour le soir et nous voilà repartis. Suspense, pour l'adresse de l'hôtel : une application nous donne 2 km et l'autre 11. Joël propose à Jocelyne de parier que c'est la première qui est juste. Dommage ! car il a raison...

Cet hôtel n'ouvre pas la réception avant 18h  alors qu'il est 16h quand nous arrivons. Pas grave, comme il y a un parc devant l'hôtel, Joël décide de commencer la rédaction du compte-rendu à "chaud". C'est fait !

De son côté, Jocelyne trouve qu'elle n'est pas assez fatiguée, et va faire une séance musculation ! Ah là là, on ne l'arrête plus. Il va falloir prévoir un 3ème tronçon cet hiver, sinon elle va être en manque...

L'hôtel est grand ouvert et un écriteau signale qu'il n'y a pas de service d'accueil et qu'il faut appeler un n° de tel. Ce que nous faisons. Nous nous retrouvons dans une chambre avec terrasse et vue sur un beau panorama...Nous sommes gâtés ce soir encore pour cette dernière nuit avant Lisbonne.