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Etapes 32 et 33 : de Portugalete à Buelna

Etape 32 : Portugalete à Santander (99 km dont 5 km de bateau)

Nuit moyenne à la Pension Norte, ce qui fait que nous n'abordons pas cette nouvelle (longue) étape dans les meilleures conditions. D'autant que quelques petits bobos apparaissent pour l'un et l'autre qu'il faut soigner pour éviter l'escalade.

Nous retrouvons notre tandem qui a dormi cette nuit dans une chambre de l'hôtel pour lui tout seul... Le temps est gris à l'heure du départ vers 9h, mais la température est douce (autour de 18°). Comme prévu, nous retrouvons de longues côtes qui contribuent aussi à nous réchauffer.

Nous quittons le pays Basque et rentrons dans la province de Cantabrie. Et curieusement, nous sommes sur la même route que les marcheurs pèlerins, pour qui ça ne doit pas être très plaisant, alors que nous en vélo, nous avons droit à une bande cyclable (plus ou moins large) et une circulation limitée, du fait que cette route qui mène à Santander est doublée par une autoroute.


Nous retrouvons des paysages grandioses avec mer et montagne de chaque côté de notre regard et, lorsque nous atteignons le sommet d'une bonne côte, nous avons droit en guise de récompense à un magnifique panorama. Seul petit bémol jusqu'en début d'après-midi : le temps reste couvert.
Le summum est atteint à l'heure de midi. Un magnifique panorama sur la station balnéaire de Laredo et un espace aménagé avec bancs, mais de l'autre côté de la route. A cet instant, la Guardia Civile passe et s'arrête. Nous leur expliquons notre intention et l'un des deux nous dit - d'un ton sérieux - que c'est "périlleux" (en français).


Néanmoins, nous traversons et ne regrettons pas notre choix, surtout que nous avons fait un copieux ravitaillement ce matin, Joël trouvant que les repas étaient un peu justes ces derniers jours... Ce midi, nous nous rattrapons avec même un plat (sorte de tourte fourrée) qui est resté bien chaud !
Nous repartons avec le soleil revenu et toujours cette alternance de montées et descentes. Nous risquons d'en effrayer certains, mais à plusieurs reprises, nous avons approché notre record de vitesse (69,8 km/h) de 70...

Nous quittons la route officielle vers Santander, pour longer la route côtière avec, là encore, du dénivelé. Nous sortons le drone pour immortaliser ces beaux paysages.
 


A l'approche de Somo nous attend une belle piste cyclable. Hélas, bientôt la route est barrée par les policiers. Il faut reprendre l'habituelle route de Santander, soit pour nous un crochet de 25 km. Néanmoins, ils nous laissent continuer jusqu'à un deuxième barrage. Là, une autre option nous est proposée qui nous permet de contourner la route barrée (à cause d'une course cycliste et un contre-la-montre par équipes) et de rejoindre le port.

Car la route de St Jacques propose l'arrivée à Santander par cette traversée en bateau. Très bon choix, car le traversée est plaisante et offre une approche de Santander unique. Arrivés sur le quai, une piste cyclable nous attend. Mais, un couple d'écossais fascinés par notre tandem et notre aventure nous retient pour un bel échange. Eux aussi, sont des baroudeurs à vélo et le surlendemain, ils repartent d'Irun pour une randonnée pédestre.


Plus que 2 kilomètres et nous arrivons à la pension Luisino, notre hébergement du soir, réservé le matin même. L'accueil est un peu long, car l'hôtesse est très pointilleuse et nous "bombarde" de consignes...

Néanmoins, c'est à 100 mètres du magnifique front de mer de Santander, bien aménagé et très fréquenté.

Étape 33 : Santander - Buelna (87 km)

Bonne nuit à la pension Luisino de Santander, ce qui permet d'aborder cette nouvelle journée avec entrain, car nous savons qu'elle sera encore difficile sur le plan du relief.


Nous quittons cette belle ville de Santander par une longue piste cyclable, alors que c'est la rentrée scolaire en Espagne. D'ailleurs, devant une école, une voiture manque de nous percuter, car les véhicules sont en double file et le chauffeur salue son bambin sans regarder devant. Et il semble le plus gêné... À noter, toutefois, que nous sommes agréablement surpris par le comportement très cool des conducteurs jusqu’à présent.

Une fois l'agglomération passée, halte dans un bar pour prendre un bon capuccino et une spécialité cantabraise, car nous n'avons pas vraiment déjeuné ce matin. Cela nous redonne de l'énergie et, nous vivrons une journée au moins aussi belle que lundi...

L'étape nous annonce encore un gros dénivellé et nous ne savons pas si nous aurons assez de forces pour passer toutes les côtes prévues au programme. Si elles sont plus nombreuses, néanmoins elles sont moins longues et moins sévères : nous avons rarement dépassé les 10%, ce qui est un seuil déjà élevé. Par contre, toute la journée nous allons nous régaler avec les descentes, souvent très roulantes et pas dangereuses. Si bien qu'à une dizaine de reprises nous avons dépassé 60 km/heure... sans nous mettre en danger aucunement.


Premier coup de coeur de la journée : notre arrêt à Santillana. C'est un village très réputé et qui attire beaucoup de touristes. D'ailleurs, Jean-Paul Sartre l'a qualifié de plus beau village d'Espagne. Et il n'est sans doute pas loin de la vérité. Nous avons pris le temps de flaner dans les rues de cette ville dédiée aux piétons. De belles demeures anciennes, de belles rues pavés, et une collégiale à la belle architecture.

Nous poursuivons encore notre route une petite vingtaine de kilomètres, avant d'arriver à Comillas, notre deuxième coup de coeur du jour. A la fois, un village dotée de plusieurs édifices majestueux et d'un cadre en bord de mer époustouflant.

Nous choisissons de manger sur le front de mer dans une brasserie. Il n'est certes que 13 heures (ce qui est tôt pour déjeuner en Espagne), mais nous commandons des moules à la sauce vinaigrette pour Jocelyne et un thon grillé pour Joël, avec en sus une belle assiette de frites. C'est que nous avons de l'appétit avec tous les efforts que nous fournissons...

En quittant Comillas, d'autres panoramas nécessitent d'autres arrêts, tant nous sommes époustouflés par la vue qui nous est offerte sous un soleil éclatant, mais pas trop chaud.

Encore quelques kilomètres, et nous découvrons notre troisième coup de coeur : San Vincente de la Barquera. Ce village est encastré dans différents bras de mer et quelques éperons rocheux, d'où émerge un splendide chateau médiéval.

Nous faisons quelques courses dans un petit super-marché pour les deux jours à venir et achetons aussi un bac de crème glacée et deux boissons fraîches que nous consommons illico-presto.
Là encore, en quittant San Vincente, bien évidemment par une sérieuse côte, sur un parking prévu à cet effet, notre regard une nouvelle fois ne sait pas où donner de la tête tant le paysage est splendide.

Cela devient tellement banal, que nous oublions de noter un phénomène très plaisant : la curiosité, voire l'intérêt que nous portent les gens sur notre passage : petit signe amical, pouce levé, sourires, encouragements, pris en photos. Nous avons même vu une personne faire demi-tour pour nous filmer ! Bref, on risque de prendre la "grosse tête" avec un tel succès.

Aujourdhui, c'est notre cinquième étape consécutive. Nous sentons que la fatigue est bien présente et nous avons hâte de pouvoir nous poser-reposer 24 heures. Le matin même, nous avons retenu un hébergement dans le petit village de Buelna. Bon choix, l'auberge est située en recul de la route et présente donc toutes les garanties de tranquillité. L'aubergiste nous propose trois options, dont une avec un supplément de 20 €. Jocelyne est tellement emballée que Joël ne s'y oppose pas. Pourquoi ce coup de coeur ? Cette chambre se trouve au 3ème étage de la maison et bénéficie d'une vue imprenable sur l'océan Atlantique, ainsi que d'un accès à une terrasse privée avec cette même vue.

Est-ce ce ravissement qui provoque un relâchement, notamment chez Joël ? En tout cas, lors du repas, il renverse son verre de rosé sur la table, ce qui inonde le pantalon de Jocelyne, ainsi que sa part de tourte. Et après le repas, en revenant dans la chambre il loupe la petit décroché du sol et s'effondre dans l'un des deux fauteuils - heureusement sans gravité - mais en cassant le support du fauteuil.

Il est temps de se coucher, même le temps tourne à la grisaille avec quelques gouttes de pluie, mais cela ne vient en rien altérer notre joie de cette belle journée et de tout ce qui nous a été offert.

 

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