Etape 36 : Muros de Nalon à Navia (83 km)
Que de péripéties à la pensiona Carmina ! D'abord, pour nous récompenser de notre bonne étape et aussi d'avoir publié le dernier article du blog, nous décidons de goûter le cidre local, véritable breuvage populaire. Les deux canettes : l'une plutôt du "brut" et l'autre plus fruité, sont copieuses et - sans doute est-ce effet de la fatigue - mais cela suffit à nous griser un peu...
Ensuite, lors du repas pris sur place, nous commandons deux plats de patatas frites au fromage. Quelques minutes plus tard, on nous amène un hamburger copieux avec légumes. Devant notre air étonné, la patronne nous explique que le four a des problèmes de cuisson. Les patatas frites arrivent quand même une fois, puis un deuxième plat. Là c'est trop ! L'explication, il y a eu confusion entre nos commandes et celles des anglais de la table d'à côté. Nous en rions tous et, en plus, c'est excellent...
Moins drôle sera la nuit, partagée avec 9 autres randonneurs. Tout ça à cause d'un ronfleur qui, une fois couché, nous agrémente d'une mélodie puissante. Cela crée de la tension dans la chambrée, notamment de la part d'une espagnole qui, l'injurie en le traitant de "The monster", d'un air pas content du tout. De ce fait, la nuit sera bien courte, pour l'un comme pour l'autre, entre 4 et 5 heures de sommeil. Pas idéal pour continuer la route.
Car dès 6 heures, chacun se lève pour partir dès l'aurore, alors que de notre côté, nous prenons d'abord le petit déjeuner, servi par l'adorable maîtresse de maison. Elle est fascinée par notre tandem et veut en garder un souvenir...
Une nouvelle fois, nous repartons en héros, encouragés par tous les pensionnaires encore présents dans la maison. Ce matin, changement météo, s'il fait toujours aussi doux (18°), le temps est gris et la météo annonce cette grisaille pour la journée avec même un risque de pluie en début d'après-midi (nous aurons effectivement quelques gouttes, mais c'est insignifiant).
L'étape s'annonce encore assez corsée, surtout le matin. Nous nous en rendons vite compte. Mais nous abordons chaque montée gentiment, sans forcer. Et nous admirons certaines curiosités de la région : les maisons bariolées ou encore des édifices religieux.
Par contre, à mi-parcours (40 km), la batterie est vide. Curieux ? Pas vraiment, car quand je l'ai récupérée ce matin, la prise était débranchée, sans doute par l'un des pensionnaires de la casa Carmina... Il va donc falloir ménager la seconde, ce qui sera le cas, car le parcours est moins difficile ensuite.
Aujourd'hui, le parcours est plus classique, moins impressionnant, peut-être devenons-nous un peu blasés, depuis 8 jours que nous longeons cette si jolie côte. Nous traversons moins de villages et nous sentons une vie rurale encore intense, dont sont témoins ces maisons sur pilotis qui sont en fait des silos à grains.
Aujourd'hui, notre coup de coeur surgit à l'heure du pique-nique. Nous ne l'attendions pas, donc il n'en est que plus appréciable. Un panorama sur le port de Llurca, époustouflant pour reprendre un terme déjà maintes fois exprimée depuis le départ de cette randonnée.
Nous trouvons un banc et pouvons ainsi nous nourrir sur tous les plans. Nous goûtons cette chance que nous avons de vivre de tels moments d'exception.
Nous repartons et faisons la grande descente qui nous fait passer par le port, belles sensations. Nous sommes à moins de 20 kilomètres de Navia, notre halte du jour. Peut-être parce que nous pressentions une mauvaise nuit, nous avons réservé la veille une chambre dans une petite pension de la ville du nom de Cantabrico. C'est un peu compliqué à trouver et personne n'est présent à la réception alors que tout est grand ouvert. Nous contactons la propriétaire et elle arrive 15 minutes plus tard. Il n'est que 15 heures, donc ça nous laisse du temps pour souffler, se doucher, rédiger le compte-rendu, visiter la ville dont l'une des curiosités est son carillon musical toutes les heures.
Nous connaissons juste une mésaventure après la douche. Suite à une mauvaise évacuation, une bonne partie de la chambre est inondée. Il nous faut donc éponger avec les moyens du bord...
Soirée agréable dans cette petite ville. Comme il fait bon, nous pique-niquons dans un petit parc (encore un) avant de rentrer à l'hôtel. Un peu de lecture et dès 20h30 extinction des feux...
Etape 37 : Navia - Mondonedo (74 km)
Quelle bonne nuit ! Que ça fait du bien... Même si nous repartons sur un temps un peu humide (mais ça ne dure pas bien longtemps),
nous sommes en pleine forme et d'attaque pour cette 14ème journée de vélo depuis le départ de Cognac.
D'une part, le parcours n'est pas aussi difficile que nous le craignions, et par ailleurs quelques belles surprises nous sont octroyées. Découverte de la ville côtière de Tapia, où nous découvrons un rayon de cassé sur la roue avant. Nous avons droit à un super point de vue.
Approche superbe et visite de la belle ville de Ribadeo, qui se trouve être la première cité de Galice et qui amorce notre éloignement de la côte atlantique. Pour accéder à cette ville, nous devons faire attention pour passer le pont très étroit surplombant la ria de Ribadeo, d’autant plus qu’il est à double sens…
Le centre historique est de toute beauté, avec ses églises, ses belles maisons, ses parcs et la quiétude de ses habitants.
En nous éloignant de l'Atlantique, les montées s'enchainent pour passer à 400 mètres d'altitude. Dans cette montée, un cyclo nous double, puis s'arrête et engage la conversation un petit bout de chemin ; même si nous avons du mal à nous comprendre, nous rigolons bien et il est admiratif de notre périple.
Il est l'heure du pique-nique (généralement arrêt vers 13h), mais nous ne trouvons pas de banc. Alors que nous pensions faire une croix sur une halte plaisante, deux bancs nous attendent face à un panorama extraordinaire. Nous n'en apprécions que mieux notre tortilla de ce midi...
Comme chaque jour, depuis samedi, nous arrivons relativement tôt à notre halte du jour (vers 15h). Il faut dire que nous nous attendions à une montée plus raide vers la cité de Mondonedo, alors qu'en réalité c'est plutôt une longue descente de 3 km qui en constitue son approche.
Accueil très sympathique à l'Albergue / Hôtel Montero qui a la particularité de proposer deux formules : collective pour la première et chambre particulière pour la seconde. Nous choisissons celle-ci car nous avons encore besoin de bien dormir une autre nuit. D'autant plus que nous savons que demain soir - en pleine montagne - c'est le dortoir qui nous attend...
Une fois installés, nous partons faire une visite de la ville. Pas très grande (1700 habitants), mais à la riche histoire - c'est une des 7 capitales de la Galice.
Nous suivons une sépulture qui se rend vers l'église, avec comme particularité deux corbillards (est-ce mari et femme ?). Nous admirons la magnifique cathédrale, située sur une place bien dégagée, mais ne pouvons pas visiter l'intérieur, refusant de payer l'entrée. Nous devons attendre sous le porche car une pluie dilluvienne s'abat sur la ville.
Nous cherchons un endroit pour nous rafraîchir et manger sur le pouce. Nous trouvons une taverne où la jeune tenancière - si elle ne sert pas de repas à cette heure, nous amène quelques amuse-bouche et une tartine avec un excellent fromage. Car c'est notre drame : le fromage ne se conservant pas, nous n'en achetons pas. C'est dire si nous l'apprécions !
De retour à l'hôtel, nous dinons et nous régalons de quelques pâtisseries proposées par le restaurant.