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Etapes 29, 30, 31 : Capbreton - Portugalete

Etape 29 : Capbreton - San Sebastian : 88 km

Nous profitons pleinement de notre journée de repos à Capbreton : deux bonnes nuits de sommeil, une matinée pluvieuse à l'abri...,

un bon resto le samedi à une adresse sympa avec des produits de qualité et un accueil sympathique, puis une petite visite du village avant de finir avec avec la découverte du Musée de l'Oralité et du Patrimoine.
 

Un zoom tout particulier sur la curiosité de cet unique port des Landes : le Gouf, une faille sous-marine de 300 km qui part à 100 mètres de la côte et se termine près de Santander (où nous serons mercredi)  avec par endroit 4500 mètres de profondeur.

Il est 8h30 quand nous quittons Capbreton sous le soleil. Il fait frais (17°) mais la journée s'annonce belle.


Environ 23 km et nous voici déjà à Bayonne. La cité basque possède de nombreux atouts et nous flânons à sa découverte (parfois involontairement). Près de la cathédrale, à défaut de la découvrir (car c'est l'heure de l'office dominical), nous visitons le cloître qui jouxte l'église ainsi que l'exposition consacrée aux costumes traditionnels de la ville.


Il n'est pas toujours facile de circuler dans l'agglomération, faute de bandes cyclables dignes de ce nom. Néanmoins, nous appécions le paysage, les maisons si typiques du pays basque.

Après St Jean-de-Lutz, nous suivons la route de la Corniche qui rejoint Cibourre à Hendaye par la côte. Même si nous la connaissons, la faire en tandem est vraiment appéciable. Nous profitons de cette vue exceptionnelle pour faire l'arrêt pique-nique du jour. S'il est assez frugal, la vue nous récompense amplement.


Nous traversons Hendaye et accédons à Irun par une passerelle réservée aux vélos, mais dont nous loupons la sortie. Rien de grave, car nous comprenons vite notre erreur et repassons le pont sur la Bidassoa.
 


Moment d'émotion à l'heure de rentrer en Espagne, notre 6ème pays sur ce tour d'Europe.
 

Photo devant le pont indiquant le chemin de St Jacques (c'est là que commence officiellement le camino del Norte que nous allons suivre durant près de 900 km...) et le panneau d'Irun.

Traversée d'Irun assez complexe, avec notamment un passage dans une petite rue relativement longue et une pente à 12%. C'est un premier test que nous passons tous les 3 avec succès... Il faut dire qu'à chaque arrêt, notre engin fait envie et souvent des curieux viennent aux renseignements. Est-ce que Jocelyne a peur que sa place soit prise, mais elle précise aux auto-stoppeurs que nous croisons (c'est arrivé deux fois) que nous sommes déjà complets...


Après Irun, nous atteignons San Sebastian (Donostia en basque) sans difficulté. C'est presque inespéré. Arrivée le long du front de mer, nous nous installons à la terrasse d'un café. Bien que les serveurs passent et repassent ils nous ignorent. Si bien, que pour finir, nous allons déguster une bonne glace un peu plus loin...

Encore trois - quatre kilomètres le long du front de mer et nous arrivons à l'auberge de jeunesse d'Ondaretta. Accueil très sympathique (c'est encore grâce au tandem) et installation très convenable dans une chambre avec balcon ! Il est 17h.

 

Etape 30 : San Sebastian - Markina-Xemtein : 89 km

Nuit correcte dans notre chambre individuelle de cette auberge de jeunesse, même si nous nous réveillons assez tôt, vers 6h. Déjà, dans la maison, cela s'agite, car les randonneurs-pèlerins du chemin de St Jacques partent dès 7h avant même le lever du jour.

Au petit déjeuner, nous faisons connaissance avec Christian, qui parcourt le Camino del Norte en VTT (et que nous retrouverons d'ailleurs lors de l'hébergement suivant), ainsi que de deux jeunes femmes.

Nous quittons San Sebastian vers 8h30 par la belle route du Monte Igeldo. Un véritable petit col de près de 7 km, pas trop dur, et qui nous teste d'emblée. L'occasion aussi de s'immerger dans le paysage basque de cette belle journée d'été qui, en permanence, nous fait cotoyer montagne et mer. L'occasion de réutiliser notre drone...

Apèrs Zarautz, nous longeons la route côtière et découvrons le magnifique village de Gelaria et son "raton", un éperon rocheux en forme de rat, dans le prolongement du port.

Puis, nous reprenons de la hauteur et à l'heure du repas, nous faisons halte près d'un panorama époustouflant qui surplombe cette côte magnifique. Nous pique-niquons en appréciant notre chance...

La chaleur commence à nous accabler (maxi 33°) et les montées nous font bien transpirer, comme cette côte à la sortie de Deba, avec un passage à 12%. Avant de quitter la côte, halte à Ontarrea, encore un magnifique village, pittoresque.

Il est environ 14h et les bars et restaurants le long du port sont bondés. Nous apprécions une bonne boisson fraîche servie par... Jocelyne en personne !

En nous éloignant de la mer, nous retrouvons quelques belles montées, où nous retrouvons Christian, qui a bien souffert sur les chemins et termine avec du bitume.

Nous arrivons à Bolibar vers 16h. Nous pensons qu'il s'agit de notre halte du jour. Encore un bon kilomètre de grosse montée jusqu'à l'auberge que nous avons repérée. Mauvaise surprise : elle est fermée. Pas d'affolement, au village même de Bolibar, il y a 2 autres hébergements. La première est difficile à trouver. C'est un sympathique sénégalais, installé comme artisan, qui nous guide vers "Usandi", nous faisant promettre de  revenir le voir pour regarder ses créations. Hélas, nouvelle mauvaise surprise : cette auberge est également fermée. Heureusement, une fontaine nous permet de refaire le plein d'eau fraîche... Nous appelons la 3ème auberge qui nous dit qu'elle est complète ("Full") et nous raccroche au nez... L'inquiétude commence à nous gagner.


Pas d'autre choix que de redescendre 5 km plus bas dans la petite ville de Markina-Xemain, où nous trouvons refuge à la maison des Pèlerins : 52 places, mais il semble qu'il y en ait plus, vu le nombre de chaussures de randonnée qui longe les couloirs de cet ancien séminaire.
 

Accueil très chaleureux d'Yvonne, l'hospitalière d'origine brésilienne et qui nous octroie une chambre particulière... peut-être grâce à notre donation généreuse (car ici chacun donne ce qu'il veut et peut). Néanmoins, celle-ci ne nous protège pas des bruits, car les cloisons sont bien légères et l'agitation très grande jusqu'à 22h30. Et la nuit sera pire avec des sonneries, des pauses-pipi, des lumières, bref les joies de la vie collective !

Néanmoins, nous sommes radieux après cette 1ère journée au Pays Basque espagnol, tant nos yeux ont vu de magnifiques panoramas dans un cadre nature, tel que nous les apprécions. Vraiment, la plus belle étape de ce périple.

 

Etape 31 : Markina-Xemtein - Portugalete : 83 km

La nuit est courte, car dès 4 heures, cela commence à s'agiter dans la maison. A 6 heures, tout le monde se lève pour le petit déjeuner prévu entre 6 et 7 heures. Et le lieu est pratiquement déserté quand nous partons vers 8 heures.

La température est fraîche (mini 13°) et même la sérieuse côte qui entame notre route ne nous réchauffe pas. Néanmoins, nous avançons à un bon rythme et atteignons la petite ville de Guernika-Lumo vers 9h30.

Nous avons prévu de nous y arrêter car, ce qui n'était un village à l'époque, a connu un massacre lors de la guerre civile espagnole. Le 26 avril 1937, l'aviation allemande bombarde la commune et des centaines de morts y laissent la vie (le nombre exact de tués reste sujet à caution). En tout cas, Guernika devient le premier bombardement de civils, hélas le premier d'une longue série.

Après avoir découvert différents sites présentant cette histoire, nous visitons le Musée de la Paix, que nous avions repéré. Bon choix, car ce lieu est véritablement un modèle de ce qu'il faut faire pour, à partir d'une histoire tragique, l'ouvrir vers des perspectives dépassant l'horreur et  mettre en avant, de façon pédagogique, les valeurs humaines. Le tout est parfaitement mis en valeur, grâce à un parcours mémoriel de grande qualité. Nous y avons - en tout cas - recueilli maintes idées susceptibles de nous inspirer pour cet espace de vigilance - citoyenneté que nous envisageons au Mémorial des Déportés de la Mayenne.


Il est plus de 11 heures quand nous quittons cette jolie cité de Guernika, enchantés par cette visite, véritable coup de coeur. Nous alternons montées et descentes, et suivons le même chemin que les marcheurs à l'approche de Bilbao, la capitale de ce pays basque, à la forte identité nationale (la preuve avec cette revendication sans équivoque).

Nous trouvons un petit parc pour le pique-nique du jour, avant de repartir. Heureusement que nous avons repris des forces, car c'est un véritable traquenard qui nous attend. Notre itinéraire nous fait passer par une petite route qui va bien vite devenir impossible à tenir sur le vélo, tant la pente est impressionnante.
 

Nous posons pied à terre à 18%, mais les 20% sont dépassés. Même à pied, faire avancer le vélo à deux relève de la prouesse, et nous sommes exténués. Heureusement, un léger replat (10%), nous permet de repartir avec l'assistance électrique à fond et une côte qui ne dépasse plus 14%... Arrivés au sommet, il faut amorcer la descente qui se passe à l'entrée de Bilbao, et c'est un sport aussi : il faut serrer les fesses autant que les freins...

La traversée de Bilbao est plus paisible, presque facile.


Nous faisons un petit crochet par le musée Guggenheim, détour qui en vaut la peine, tant cet ensemble architectural est grandiose et original, dans un bel environnement naturel. De retour à notre tandem, un agent de sécurité se trouve à ses côtés. Peut-être a--t-il craint un colis suspect caché dans nos bagages.. En tout cas, nous le rassurons pleinement.

Encore quelques kilomètres (une quinzaine) avant de faire halte à Portugalete, le port de Bilbao. Pour cette nuit, nous avons réservé un petit hôtel, afin de pouvoir récupérer le sommeil en retard. Le plus compliqué, c'est de trouver une place pour notre tandem. Pour finir, il a droit à une chambre seule...

Nous sommes bien rincés par cette journée très dense, tant par la difficulté du parcours que par les belles choses vues sur la route et spécialement notre arrêt à Guernika.

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M
Bien détaillé votre recit. On visualise mieux ainsi les differentes peripeties des etapes et les photos illustrent parfaitement. Continuuez a nous regaler ainsi. .D autant plus que ce ne doit pas etre si evident de trouver le temps d ecrire apres tous vos kilometres..Bravo
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