Samedi 18 juin - étape Ijsselmuiden - Schoonoord - 98 km
La journée de repos sous la chaleur n’a pas été vraiment agréable, nous repartons un peu inquiets.
Nous échangeons, avant le départ, avec un couple de néerlandais de 77 ans très intéressé par notre périple et qui parle bien le français.
Les routes sont tranquilles, la plupart du temps sur des pistes éloignées de la route ou le long d’un canal, notamment le canal Orange.
Le coup de cœur du jour, notre passage au camp de Westerbork.
Il ne reste pas grand-chose de ce camp de transit pour juifs, tsiganes ou résistants, l’équivalent français de Drancy.
Cependant, des stèles et quelques éléments conservés permettent de se faire une idée de ce lieu inhumain d’où furent déportés 102000 personnes vers Auschwitz, Sodibor, Treblinka et Bergen-Belsen, dont la plupart ne reviendront pas.
C’est le triste sort que connurent la célèbre Anne Franck, ainsi qu’Etty Hillesum, qui a relaté ses activités comme bénévole dans ce camp dans un livre étonnant « Une vie bouleversée ».
Après cette émouvante visite, encore 15 km à parcourir et d’arriver dans le logement très « artiste » de Martha et Roland vers 17h.
Dimanche 19 juin - étape Schoonoord -(NL) Saterland (D) : 93 km
Appréhension au départ avec la météo annoncée : fraîcheur (16 degrés maxi), vent et pluie à partir de midi. Nous avons eu de la chance, puisque nous avons subi - seulement - la fraîcheur. Nous avons donc roulé bien couverts.
Comme c’est dimanche, nous faisons notre ravitaillement au Coop du village départ, comme ça c’est fait…
Rencontre sympathique avec un couple de norvégiens qui fait un tour des Pays-Bas à vélo.
Au bout de 38 km nous passons une nouvelle frontière : nous voici en Allemagne, notre 4eme pays.
Nous longeons des routes, toujours sur des pistes cyclables et nous approchons de notre Bed & Breakfast du soir.
À 5 km du but, plus de stabilité du vélo, c’est une crevaison du pneu avant. Une formalité la réparation : que nenni ! C’est un nouveau pneu que j’ai depuis le début de l’année et aucune des 2 pompes emportées ne convient, malgré toutes nos tentatives…
Jocelyne interpelle les passants, jusqu’au moment où un jeune allemand bien sympathique s’arrête et nous sauve la mise avec une pompe adaptée.
Ce qui fait que nous arrivons au coquet gîte du soir vers 17h30 au lieu de 16h 😊
Une photo anecdote aujourd’hui. En passant devant une maison néerlandaise, nous sommes sidérés devant l‘annonce de la naissance qui s’affiche sous différentes formes dans le jardin de la famille. Si le petit Matthus n’a pas un ego surdimensionné avec tout ça !
Lundi 20 juin - Étape Saterland - Brème : 108 km
Un peu plus de soleil qu’hier, mais toujours grande fraîcheur et menace pluvieuse parfois.
La matinée se passe plutôt bien, même si le paysage n’est pas très variée sur les grandes lignes droites de la piste cyclable le long de la route nationale.
Ça se corse quand nous voulons trouver un dépanneur de vélo pour régler le problème du frein avant qui frotte bruyamment (un « couinement »depuis la crevaison d’hier, qui ne passe pas inaperçu)...
Pas facile à trouver les réparateurs, un premier veut bien nous aider mais son patron lui fait comprendre que 70 vélos sont en attente de révision. Le « bon » ouvrier nous donne alors l’adresse d’un concurrent… Si le problème est résolu chez ce 2eme commerçant, les plaquettes - bien usées - ne peuvent être changées (ils n’en ont pas en stock).
Nous approchons de Brème, agglomération de près de 600000 habitants, qu’il nous faut traverser entièrement avant d‘arriver dans notre petit nid douillet niché en pleine forêt.
Quel contraste après les péripéties de la journée !
PS : nous avons appris qu’un article sur notre aventure est paru dans « Ouest-France » hier 😊
Mardi 21 juin - étape Brème - Hartburg : 108 km
Après la nuit paisible dans ce cadre champêtre du nord de Brème, retour à la réalité dès le km 2 : nouvelle crevaison à l’avant. Jamais bon signe une récidive : soit il reste un corps étranger dans le pneu, soit c’est la chambre qui est pincée. Nous essayons de réparer d’abord avec la bombe anti-crevaison, pas très heureux, puis cherchons un réparateur (mais l’indication trouvée nous fait arriver devant un magasin qui n’est plus en activité…)
Nous finissons par changer la chambre et - heureusement - nous avons acheté hier une pompe adaptée. Il est déjà 11h30 quand nous repartons, nous avons fait… 15 km !
Ça roule bien ensuite jusqu’en milieu d’après-midi. Mais un coup de frein urgent déclenche un bruit suspect : les plaquettes arrières sont usées, après celles de l’avant hier. Un arrêt chez un réparateur nous fait comprendre que le problème est sérieux, car ces plaquettes sont assez rares.
Difficile dans ces conditions d’aller jusqu’à Hambourg. Dagmar, l’amie d’un couple de mayennais qui nous a mis en relation, nous suggère de faire escale chez elle (elle habite à 20 km au sud de Hambourg). Accueil sympathique dans ce logement situé en périphérie de Harburg, repas dans une pizzeria de la ville et nuit réparatrice après les incidents de la veille.
Ce mercredi, lors de cette journée de repos, la priorité c’est de réparer les freins pour parcourir les 4 dernières étapes avant l’arrivée à Copenhague.