Nous souhaitons commencer notre chronique par un extrait du livre de Laurent Gaudé "Nous, l'Europe, banquet des peuples
"Depuis quelque temps, l'Europe semble avoir oublié qu"elle est la fille de l'épopée et de l'utopie. Elle s'assèche de ne pas parvenir à le rappeler à ses citoyens. Trop lointaine, désincarnée, elle ne suscite souvent plus qu'un ennui désabusé. Et pourtant, son histoire est celle d'un bouillonnement permanent. Tant de feux, de morts, tant d'inventions et d'art, aussi. La littérature, peut-être, peut nous rappeler cela : que le récit européen est histoire de muscles, de verve, de ferveur, de colère et de joies. Les mots de la littérature, peut-être, peuvent replacer au coeur du récit la conviction et l'élan sans lesquels rien ne se fait."
Histoire de muscles, oh oui ! nous sommes bien d'accord après trois jours de vélo qui ont été exigeants sur le plan physique.
Mais revenons au commencement.
Mardi 31 mai, c'est le départ à 13h30 comme prévu, en présence de membres de notre famille. Trois d'entre eux (un fils et deux petits-fils) nous accompagnent en vélo jusque dans le bourg de Cossé-le-Vivien.
Nouveau comité d'accueil sur la place où se tient le marché mais qui ne s"appelle pas la place du Marché (clin d'oeil à Bertrand C.) : enfants, petits-enfants, amis, cyclos et, présence de Géraldine Bannier, la députée de notre circonscription, ce qui nous a touchés.
Nous repartons vers Laval en compagnie de Dominique Foubert où nous attend un nouveau comité d'accueil au square de Boston : amis du Mémorial, amis cyclos et autres.
Christine, Régis et Narcisse (cyclos du club Vélo Passion Laval) nous accompagnent jusqu'à Sacé. Sur des routes parfois pentues nous arrivons à Mayenne - batterie déchargée, les muscles en action jusqu'au Mémorial où on retrouve Clélia et Joël K. Encore quelques coups de pédales avant d'atteindre le camping municipal où nous dormons sous le tipi...
C'était très bien mais on a eu froid (7° au réveil). Heureusement, accueil chaleureux du gérant du camping qui offre le café...
Mercredi matin, nous nous rendons dans la cour du château de Mayenne, devant le futur lieu du Mémorial des Déportés. Quelques supporters sont là, avec une grande diversité d'âges...
Joël K roule avec nous jusqu'à la sortie de Mayenne. Un beau soleil nous accompagne sur des routes assez accidentées. Petit arrêt à Villaines-la-Juhel, route plaisante et beaux paysages de bocage où nous testons notre drone... La journée est quand même longue et, au fil des kilomètres la fatigue se fait sentir. Et pour finir l'étape, une dernière côte nous attend... normal on arrive à La Bosse (qui porte bien son nom !). Accueil chaleureux de Marie-Claire, qui tenait le restaurant du village. On sent de sa part empathie et ouverture. La chambre est agréable, repas du soir en terrasse et une bonne nuit réparatrice...
Jeudi matin : La Bosse constitue l'entrée dans la région du Perche où nous roulerons toute la journée. L'occasion de (re)découvrir une belle contrée où la nature est préservée. Les villages gardent un cachet d'authenticité et les paysages sont plaisants. Traversée de la jolie cité de La Ferté Bernard, avec ses canaux.
Pique-nique dans un petit écrin naturel bien caché. Sans les petites bestioles très (trop) envahissantes, c'était le paradis !
Passage à Brou, berceau des aïeux côté maternel Doumeau. Encore 10 kilomères et nous voici à Illiers-Combray, berceau de la famille de Marcel Proust. La maison familiale transformée en musée est actuellement en rénovation, un musée temporaire a été reconstitué et nous le visitons. L'occasion de mieux connaître l'écrivain de "A la recherche du temps perdu".
Encore 8 kilomètres et nous arrivons à Nonvilliers-Grandhoux, lieu de notre villégiature pour deux nuits. Il fallait être prévoyant pour le ravitaillement, car il n'y a aucun commerce. Heureusement, un marchand de pizzas est ce soir sur la place et nous apprécions une pizza au saumon...
Quelques impressions sur ce début de randonnée :
- la présence chaleureuse de proches lors du départ ;
- le beau soleil qui nous accompagne, nuancé par un fort vent plutôt défavorable (surtout le 3ème jour) ;
- la tranquillité des petites routes ;
- le pittoresque des petits villages, trop souvent ignorés ;
- les paysages vallonnés mais exigeants pour nos muscles ;
- le tandem bien chargé ;
- les rencontres sympathiques.
Alors ça s’arrose !