Bonne surprise en se levant face à la mer sur l'aire de camping-car de St Pol-de-Léon : il fait beau contrairement à ce qui était annoncé...
Donc le moral est au beau fixe et personne ne rechigne pour se lever à 7h. Mais sans doute était-ce trop tôt pour Marie-Agnès car elle ne voit pas une borne au sol et s'esquinte méchamment la jambe. Mais elle en rigole alors c'est bon signe...
Et, comme prévu, nous partons vers 8h en compagnie de Marie-Agnès, notre accompagnatrice à mi-temps chauffeur de camping-car, et l'autre mi-temps cyclotte.
Comme pour les coureurs du Tour de France, il y a 2 départs ce matin : comme nous sommes à St Pol-de-Léon il nous faut rallier le point de départ officiel à Roscoff. Sans paraître, c'est 8 km de plus et du gratiné avec des petites routes qui montent et qui descendent... Pour une mise en condition, c'est réussi ! Mais pas fous les Jojos, nous repartons en prenant la route directe : 2 km de moins et de l'énergie économisée.
Avec le temps ensoleillé, l'humeur est joyeuse et nous apprécions les beaux paysages maritimes et agricoles : les artichauts semblent à point, mais nous hésitons à en cueillir car ça va nous charger. Sur ce tronçon entre Roscoff et Morlaix, les routes sont sinueuses et parfois nous empruntons des chemins "limites". Après un stop, la route remonte brusquement, impossible de relancer le tandem ; il faut faire toute une manœuvre sur un parking pour prendre de l'élan. Marie-Agnès nous laisse au bout d'une portion indigne de nos vélos... Le temps lui aussi se gâte. Nous hésitons à mettre les vêtements de pluie. Or, nous subissons juste quelques gouttes. Par contre, la chaussée jusqu'à Morlaix est bien humide, signe qu'il en est tombé. Les prévisions météo qui n'annonçaient pas de pluie avant 16h se sont plantées. L'arrivée à Morlaix est périlleuse. Notamment, deux chicanes avec barrières très resserrées qui nous obligent à manœuvrer avec le tandem. Nous appréhendons la traversée de la ville. Pour finir, malgré l'absence de signalisation "Velodyssée", nous trouvons la voie verte à la sortie de ville qui doit nous conduire à Carhaix. Mais auparavant, tout près du viaduc, photo souvenir pour Jocelyne devant le logement occupé par sa Maman quelques décennies plus tôt.
La voie verte nous réserve deux mauvaises surprises : le revêtement est un mélange de sable et gravier et relève plus du chemin, avec nos pneus de 28'' ça n'est pas idéal ; et surtout, cela grimpe sans interruption pendant près de 20 km ; certes le dénivelé n'est pas important (ancienne voie ferrée maxi 4%), mais cela nous use et les parties sensibles du cyclo "dérouillent", n'est-ce pas Jocelyne ? Comme nous roulons à 11 / 12km/h nous n'avançons pas. Pour encore compliquer les choses : à une intersection, les panneaux n'indiquent que des pistes VTT, nous serions-nous trompés ? Pour ne pas risquer une très désagréable surprise dans ces Monts d'Arrée où il n'y a pas âme qui vive, nous faisons demi-tour jusqu'à la précédente indication de la voie verte. Pour finir, nous étions sur la bonne voie, mais cela fait 3 km de plus au compteur. Heureusement, que nous avions été prévoyants car, s'il n'y a pas d'âme, encore moins de restaurant ou autres commerces. Donc, le pique-nique transporté dans nos sacoches était judicieux. Je décline un premier arrêt avec banc que suggère Jocelyne ; bien mal m'en a pris, car comme il n'y a plus d'autres bancs les kilomètres suivants, nous nous contentons du rebord d'un pont. Cela suffit à notre bonheur et surtout soulage la partie sensible des cyclos. Le repas est frugal : macaroni, mais comme Jocelyne n'est pas trop fan des pâtes, nous avons pris le tube de sauce tomate et elle en verse avec abondance. Quelques sardines viennent garnir notre bout de baguette. Un fruit et un morceau de pâte d'amande ponctuent ce déjeuner.
À peine avons-nous fini, qu'une récidiviste se rappelle à notre bon souvenir : la pluie. Et là, nous sommes en plein dessous. Comme rien ne nous abrite, nous repartons au moment où un cyclo nous crie en passant qu'il y a une gare à 1 km. Le lieu ne nous inspire pas, mais à partir d'ici nous en avons fini avec la montée. À présent ça descend sur près de 20 km. La moyenne remonte et le moral aussi. Nous croisons beaucoup de roulottes : certaines sont disposées près des gares, d'autres circulent sur la voie verte prenant toute la largeur, ce qui ne semble pas incommoder leurs conducteurs. Puis, plus loin, le must : le centre de location de ce petit business (qui est vanté par notre guide).
Nous arrivons à Poullaouen et quittons cette piste verte, pas suffisamment roulante et usante à cause des secousses. Bonne idée que de reprendre la route : c'est roulant, avec même une grosse descente où nous battons notre record de vitesse (57 km/h). À ce compte là, Carhaix se profile à l'horizon au terme d'une ultime côte. Je vois bien la 1ère indication du camping, mais loupe la 2ème. Heureusement, ma coéquipière préférée, elle, ne la loupe pas et je peux rectifier le tir, il faut dire qu'elle a hâte de soulager ses douleurs... Le camping est sympa, bien boisé et nous retrouvons sans difficulté le camping-car et Marie-Agnès alors que le soleil a retrouvé tout son éclat. 93 km pour cette première journée, pas mal avec des conditions particulières (pluie, côtes), mais la satisfaction est grande et comme il n'est que 16h, cela nous laisse du temps pour souffler.