Bonne nuit pour toute la petite équipe. Et à 7h tout le monde est debout sans problème. Le temps est couvert au moment du départ mais il ne fait pas froid. Marie-Agnès nous accompagne sur les 20 premiers kilomètres. Afin de ne pas allonger la distance (car le camping est éloigné de Carhaix), nous faisons une entorse au parcours en coupant pour rejoindre le canal. Le temps de se "farcir" 2 ou 3 bonnes côtes. Donc, c'est tout content que nous atteignons le chemin qui borde le canal de Nantes à Brest.
Première impression : ça n'est pas de l'enrobé mais le revêtement est formé de légers gravillons. Globalement - puisque nous suivrons ce chemin jusqu'à Pontivy - si nous rencontrons parfois des nids de poule ou des zones avec forte concentration de graviers ce qui rend le passage très difficile avec le tandem et le fait chasser et nous oblige une continuelle concentration - c'est sans doute la moins mauvaise solution car les routes dans le secteur sont très vallonnées. Le temps s'est bien dégagé en milieu de matinée, ce qui rend le paysage très agréable. Ce qui nous surprend tout au long de notre avancée, c'est la quasi absence de faune. En échangeant, nous en tirons la conclusion que dans cette zone d'agriculture intensive, la pollution a dû produire ce résultat.
Nous avançons tranquillement en nous arrêtant fréquemment (tous les 10 - 15 km). D'abord bien seuls, mais après 10 heures nous commençons à croiser ou doubler de nombreux autres cyclos. Nous sympathisons notamment avec un couple qui est parti de Chateaulin et fait le même parcours que nous aujourd'hui. D'ailleurs, nous les reverrons le soir au camping. Remarque de Jocelyne : "J'ai déjà mal au bout de 20 km". Ce n'est pas tout à fait juste car nous avons parcouru en fait 29 km, mais il est vrai que c'est préoccupant. Nous approchons du lac de Guerlédan et une petite erreur de parcours nous oblige à prendre une route avec une sérieuse pente pour retrouver notre chemin. Bien qu'ayant passé le plateau de montagne et montant à 7 km/h, Jocelyne est toute essoufflée.
Nous cherchons autour du lac un petit coin sympa pour faire notre halte pique-nique. L'indication d'une plage à 1 km retient notre attention et nous l'atteignons au terme d'une belle descente, donc nous savons ce qui nous attend en repartant... Il fait bon près du lac et nous dégustons du melon, des pâtes sauce tomate et des fruits, sans se douter de ce qui nous attend. Une petite sieste au soleil parachève notre halte avec bonheur. Nous remontons la côte, mais nous avons repris des forces car elle est moins sévère que ce que nous craignons. Une nouvelle fois, Jocelyne m'évite une erreur de parcours. Je ne vois pas le panneau à droite indiquant Pontivy : on filait tout droit dans le mur, plus exactement vers Mur-de-Bretagne qui, comme son nom l'indique, est tout en hauteur... Encore 25 km. Il fait beau, le canal miroite, quand tout à coup ça tangue à l'arrière : demande d'arrêt d'urgence pour Jocelyne, qui est prise de spasmes. Il était temps car elle vomit tout ce qu'elle a mangé le midi. Difficile de repartir pour elle, nous sommes à moins de 15 km mais nous devons nous arrêter tous les 3 - 4 km pour un nouveau soulagement. Elle est rassurée quand je lui annonce que je ne me sens pas bien... J'ai de violentes crampes d'estomac mais, pour autant, suis incapable de me soulager. Nous en sommes convaincus : ce sont les pâtes du midi qui ne devaient plus être trop fraîches, puisque nous les avions cuites en quittant la maison dimanche. Dans cet état, le temps nous parait interminable avant d'atteindre Pontivy. Enfin, nous arrivons. Le camping est situé au bord du canal tout près du centre ville. Nous arrivons épuisés à cause de de notre petite intoxication alimentaire. Elle se poursuivra jusqu'au début de la nuit malgré les potions magiques concoctées par Marie-Agnès... Pour preuve que je ne suis pas bien, je ne fais pas honneur aux biscuits que notre accompagnatrice nous a généreusement offert.Autre inquiétude : la cheville de Jocelyne est bien enflée. C'est une sérieuse contracture. Nous passons à la pharmacie pour prendre une chevillère et un traitement approprié. Alors, comment se passera la journée demain : la suite au prochain épisode...